AIR PUR (1)
- La santé par l'hygiénisme
- 27 avr. 2019
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 mai 2019
L’Homme moderne est si affairé dans sa recherche des plaisirs matériels qu’offrent le progrès de la science, qu’il en oublie ce qui constitue les bases de la vie. Un des facteurs les plus essentiels de la bonne santé est l’air pur et propre. Cependant, bien peu en jouissent pleinement. Peut-être est-ce parce que ce sont les choses de la vie, simples et ordinaires, qui ont le plus tendance à être négligées.

Ce n’est qu’à une époque toute récente que les cités urbaines ont vu leur population s’accroître si intensément. Il y a cent ans, seulement 3% de la population vivait dans les villes ; maintenant, 65% ont quitté les fermes et les villages pour aller vivre dans les cités urbaines.
L’Homme est une créature de plein air, faite pour vivre parmi les beautés de la nature ; sa peau faite pour affronter en l’état de nudité totale ou relative, aussi bien les rosées matinales que les averses du soir ; sa peau est faite pour être brunie par le Soleil, nourrie par les fruits et les légumes—ne laissons place à aucune confusion : j’entends bien entendu qu’elle doit être nourrie via notre appareil digestif—, caressée par les oiseaux et par les fleurs.
L’exposition au plein air est l’une des plus grandes mesures préventives de maladie par le rôle important de la peau nue sur la désintoxication organique.
Heureux celui qui peut intensément s’exposer le plus nu possible en pleine nature. Il parait étrange que tant d’attention soit accordée à la nourriture avec ses trois ou 4 repas journaliers, alors que l’air n’a guère attiré davantage d’attention, malgré ses mille repas par heure.
L’aliment peut être défini comme quelque pris dans le corps, qui nourrit et soutient ; c’est pourquoi l’air rentre certainement dans cette catégorie.
Le poids du volume d’air absorbé par un individu est deux fois aussi lourd que celui de l’aliment solide et liquide consommé. Un auteur faisant autorité dit que l’alimentation et la boisson devraient être considérées comme des fonctions supplémentaires de celles de la respiration. Nous pouvons vivre plus longtemps sans aliment ou boisson que vivre sans air.
L’oxygène est l’élément support de vie contenu dans l’air. Tout comme le feu dans le fourneau ne peut être maintenu sans un long entretien, le feu du corps ne peut être maintenu sans une abondance d’oxygène contenu dans l’air respiré. Quand nous inspirons, l’oxygène est amené aux poumons et est emporté par les artères dans chaque cellule ; puis ramené aux poumons par les veines et rejeté dans l’air extérieur.
BRUBACKER, le célèbre physiologiste, dit que l’air, pendant son séjour dans les poumons, se modifie d’une façon telle dans sa composition qu’il est rendu impropre à d’autres respirations, par suite de sa perte en oxygène, son gain en bioxyde de carbone et encore d’autres changement. Si l’oxygène de l’air est réduit en-dessous des 4/5 de sa proportion normale ou, au contraire, grandement augmenté en proportion à la normale, la vie humaine devient impossible.
La respiration se ralentit, devient de plus en plus difficile, et la suffocation et la mort s’en suivent rapidement. Nous avons connaissance de nombreuses morts par manque d’oxygène, mais un accroissement de la teneur en oxygène est également nuisible.
La pratique de placer les bébés venus avant terme dans une tente à oxygène s’est révélée désastreuse. L’accroissement d’oxygène provoque chez de nombreux enfants des maladies d’yeux sérieuses dont l’issue est la cécité. Cette découverte renforce ma conviction que les tentes à oxygène dans les troubles du cœur et autres, font plus de mal que bien.
L’Homme est fait pour respirer un air pur. Quelle sorte d’air doit-il respirer ?
S’il vit en ville, l’air est contaminé. Parmi les composés dangereux trouvés dans l’air des villes, on trouve des acides nitriques et sulfuriques, des oxydes et carbonates de plomb, et d’autres éléments encore.
Les fumées de l’acide sulfurique sont plus lourdes que l’air et sont suspendues, comme un drap mortuaire sur les villes où cet acide sulfurique est employé par les industries.
Ces fumées ont une action tellement corrosive qu’en certains endroits, elles endommagent les vêtements, les bas de nylons, les peintures, le caoutchouc des autos, etc.
Imaginez ce que ces fumées peuvent faire à nos poumons.
Les jardiniers trouvent difficile ou impossible de faire pousser des fruits, des légumes et des fleurs de bonne qualité au sein même ou à proximité de nombreuses grandes villes.
Le Dr. Thomas DARLINGTON, ancien médecin légiste de la ville de New-York, dit : «Dans les poumons s’accumulent de fines particules de charbon provenant de la combustion ; ces particules font leur «lit» dans les cellules pulmonaires en contact direct avec l’air inspiré, et à la longue, les poumons transforment leur coutume naturelle qui est rose en noir. J’ai effectué de nombreuses autopsies sur des New-Yorkais, et presque sans exception, j’ai trouvé leur poumons d’un noir couleur nuit.
«Des tests établis sur le sang d’agents préposés à la circulation ont montré qu’ils contenaient une proportion de 20% de monoxyde de carbone, 33% est la dose fatale. Une proportion aussi réduite que 2 parties sur 10.000 peut provoquer des symptômes tels que maux de tête et fatigue»
Le Dr. Clarence MILLS, de l’université de Concinnati, dans son livre Climates Makes The Man, dit : «Le goudron de charbon contenu dans l’air est une cause de cancer. La suie contient des oxydes sulfuriques irritants. Dans la pneumonie, le taux de mortalité décroit à mesure que croit l’altitude des maisons, comme le démontra l’examen des parties de la ville de Concinnati, situées sur des hauteurs».
Le Dr. BERNHAIM de Paris, a montré que le taux de mortalité par tuberculose tombe quand les personnes ont davantage de fenêtres dans leurs pièces. Dans un immeuble où le nombre de fenêtres était de 4,2 par personne, le taux de mortalité était de 1,3 pour 1.000 personnes. Dans un autre immeuble où le nombre de fenêtres étaient de 1,8 par personne, le taux de mortalité était de 8,2. On trouva également que les gens vivants dans les étages inférieurs étaient davantage susceptibles de contracter cette maladie que celles habitant les étages supérieurs. Ceux qui fument et conduisent annuellement leur automobile sur une distance de 12.000 milles ou davantage, ont un taux de mortalité pour cancer des poumons plusieurs fois élevé que celui des non conducteurs.
Ceci montre les effets nuisibles de l’automobile sur la santé. Ceci étant dit, on estime que le brouillard de Los Angeles est causé par les tuyaux d’échappement des automobiles.
La pire caractéristique du mauvais air est, peut-être, qu’on s’y accoutume tellement qu’on ne se rend pas compte de sa teneur élevée en poisons.
Il se produit la même chose que dans l’accoutumance aux mauvais aliments.
J’ai eu une fois une malade qui vécut toute sa vie dans une maison sise à proximité d’abattoirs et d’usine à gaz. L’air était tellement pollué que je ressentais toujours une impression de soulagement quand je quittais les lieux. Puis, cette femme fit un jour de voyage pour rendre visite à un parent habitant la campagne. Quand je la vis quelques jours après son retour, je lui demandais si son voyage avait été agréable.
Elle me dit qu’elle était tombée malade peu après son arrivée, par l’air fort de la campagne. Elle me dit qu’elle n’y était restée que quelques heures et ses symptômes disparurent à son retour, au domicile urbain.
Les effets de l’air impur peuvent être immédiats ou retardés, évidents ou subtils.
Les gens peuvent en mourir très rapidement, comme cela se produisit à Donora, en Pensylvanie, il y a quelques années. Plusieurs douzaines de personnes, je crois, y moururent en une journée, conséquence d’un air empoisonné en provenance d’une usine de transformation de plantes ; ceci en combinaison avec un vent inhabituel et certaines conditions climatiques.
Ceci se produit cependant rarement.
Mais, presque chacun de nous est affecté plus ou moins par l’air contaminé des villes et des maisons pauvrement ventilées. Souvent, des symptômes qui sont attribués à d’autres causes, sont dus au mauvais air.
En dépit du mauvais air dans les villes, je crois que davantage d’effets nuisibles sont provoqués par insuffisance d’air extérieur et par le port de vêtements insuffisamment poreux.
Au siècle dernier et même plus tard, de nombreux médecins croyaient que l’air frais était nuisible à une personne malade. Dans des conditions sérieuses, telles que la fièvre typhoïde et la pneumonie, on prenait grand soin à isoler la personne malade de l’air extérieur. Toutes les fenêtres et les portes étaient tenues étroitement fermées, même en la saison la plus chaude. Je me souviens avoir visité une telle pièce quand j’étais petit garçon, et fût frappé de l’inquiétude de la famille sur l’ouverture trop grande de la porte à notre entrée.
Un historien médical faisant autorité, évoquant cette période, attribuait aux Hygiénistes la paternité de l’évolution médicale en faveur de l’air pur ; d’ailleurs, si la profession médicale n’avait pas modifié sa conception sur la valeur de l’air et d’autres pratiques antihygiéniques, elle se serait vu débordée par la vague de bon sens, suscitée par l’accession des masses aux jeux de plein air.
TRADUIT DE «DR. SHELTON HYGIENIC REVIEW» , PAR GEORGES WYCKAERT.
Avec tout mon amour <3
La santé par l'hygiénisme - Eatman
Thomas Defranoux
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