L’HYGIÉNISME (ou Hygiène Naturelle)” sont des “systèmes” qui visent à conserver et à rétablir la santé par l’utilisation de moyens qui entretiennent la vie, le développement et la croissance. Il ramène les êtres malades à la santé grâce aux mêmes mesures qui les maintiennent en bonne santé.
En ce qui concerne les malades, c’est un plan qui vise à soigner ces derniers en affermissant l’organisme au lieu de le détraquer ; c’est un système qui, ayant ramené le malade à la santé, lui a en même temps appris comment demeurer en bonne santé. Il est fondamentalement différent de tous les systèmes jusqu’ici en vogue.
*Nous nommons notre système « HYGIÈNE NATURELLE » ou « HYGIÉNISME » afin de le distinguer de la fausse hygiène qui est populaire. Les systèmes médicaux à la mode s’efforcent de transformer des êtres malades en personnes bien portantes, avec les mêmes moyens qui transforment des êtres biens portants en personnes malades.
Ce sont des plans qui visent à GUÉRIR la maladie en détraquant l’organisme au lieu de l’affermir ; ce sont des systèmes qui, ayant GUÉRI la maladie, font généralement du patient un malade chronique pour la vie. C’est la raison pour
laquelle, dans chaque pays et de tous temps, plus le nombre de médecins est grand, plus grande est l’armée des malades.
Il faudrait d’abord que nous ayons une idée bien déterminée au sujet de ce que l’Hygiénisme n’est pas. Ce n’est pas un système de THÉRAPEUTIQUE ; ce n’est pas une méthode ni un système de traitement de maladie ou d’application de palliatifs. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut faire lorsque l’on est malade, et que l’on peut abandonner lorsque l’on se sent bien de nouveau.
La MATERIA HYGIENICA est composée de conditions mises en place par la nature et celles-ci sont aussi importantes dans l’état de santé que dans l’état de maladie.
L’Hygiénisme est un mode de vie que l’on poursuit durant toute la vie et qui est aussi important, de manière vitale, pour les biens portants que pour les malades.
La MATERIA HYGIENICA se compose des accessoires et des influences qui rendent la vie possible — les conditions requises essentielles pour l’existence organique. Ce sont les accessoires et les influences que la nature a toujours utilisés dans le passé, qu’elle utilise actuellement et qu’elle utilisera jusqu’à la fin des temps pour construire et pour conserver les règnes végétal et animal, en entier.
Ce sont la lumière, l’air, l’eau, la nourriture, l’activité (travail et exercice), le repos et le sommeil, la chaleur (la température), la propreté et les influences mentales et passionnelles.
Le terme chaleur peut comprendre l’habillement, le logement, les moyens artificiels de chauffage, etc. étant donné que ceux-ci peuvent être nécessaires sous différentes conditions de climat. Par air, on peut inclure la ventilation des locaux d’habitation, des ateliers, etc.
A partir de ces matériaux et sous ces influences, le germe vivant (l’ovule fécondé) organise et achève un organisme complet et nouveau comprenant des structures complexes. A partir de ces mêmes accessoires et sous les mêmes conditions, l’organisme croît, se développe, se répare, poursuit les activités ou fonctions de la vie, se reproduit et, lorsqu’il est malade, répare lui-même son métabolisme grâce à ses propres forces.
La santé ne peut être édifiée, conservée, ni peut être recouvrée par l’emploi correct de l’un ou de deux seulement des besoins nécessaires à la vie.
Par exemple, l’exercice uniquement n’est pas la seule chose dont l’organisme ait besoin pour conserver ou pour recouvrer la santé. Ce n’est pas par le manque d’exercice seul que les Hommes deviennent malades ; et l’exercice seul ne les ramènera pas à la santé, non plus. En fait, il y a de nombreux états de mauvaise santé dans lesquels il ne faudrait pas faire d’exercice. Dans ces conditions, le repos est ce dont on a le plus besoin.
La nourriture seule, le soleil seul, le sommeil seul, la boisson seule, ne sont pas suffisants pour conserver ou améliorer la santé. La synthèse de la santé n’est faite qu’à partir de l’utilisation correcte de tous les facteurs nécessaires à la vie.
La nourriture est l’un des besoins fondamentaux de la vie, et la vie ne peut durer longtemps sans elle ; mais la nourriture seule ne peut pas plus constituer un mode de vie complet que le ferait l’exercice seul. L’ancienne vérité qui disait que « l’Homme ne vit pas de pain (nourriture) seulement » est aussi vraie de nos jours qu’elle ne l’a jamais été. L’assertion qui veut que « la vie soit plus que la nourriture et corps plus que le vêtement » fait ressortir la nécessité de toutes les choses indispensables à la vie. L’homme doit remplir suffisamment tous les besoins de son corps, et pas seulement un ou deux d’entre eux ; c’est pourquoi l’Hygiénisme insiste sur l’adoption d’un mode de vie complet en tant que moyen de conserver la santé, aussi bien que de parvenir à cet état. Nous ne pouvons vivre un peu à la fois, morceau par morceau, et posséder santé et vigueur.
Défini de façon simple, le plan Hygiéniste pour conserver la santé est le suivant : fournir au corps tout ce qui est indispensable à la vie normale, en quantités suffisantes et en proportions requises, et éviter toutes les causes de maladie.
A moins que nous ne remplissions les conditions de la santé, nous ne pouvons logiquement nous attendre à être en bon état de santé, ou de conserver cet état.
Le véritable critérium de ce qui constitue un matériau ou une influence Hygiéniste est le besoin de ce matériau ou de cette influence que ressent un corps sain.
Si l’organisme sain peut en faire usage, et s’il s’affaiblit et tombe malade lorsqu’il ne l’a pas, il appartient alors au domaine des matériaux et influences Hygiénistes.
En revanche, si l’organisme sain ne peut en faire usage, s’il s'affaiblit ou tombe malade lorsqu’il le prend une fois ou de façon continue, il ne doit en aucun cas
être introduit dans le corps par voie quelconque dans quelque condition ou circonstance de la vie que ce soit, et, de même, le corps ne devrait jamais être soumis à cette influence. Mesurés par cet étalon, la nourriture est un matériau Hygiéniste alors que le tabac, qui est une substance non-utilisable, n’en est pas un. La chaleur est une influence Hygiéniste, tandis que le souci est une influence qui ne renvoie à aucune situation prospère et positivement conservatrice, et, ainsi, ne fait pas partie du mode de vie Hygiéniste.
Il y a des conditions et des circonstances de la vie où l’un ou plusieurs de ces besoins de la vie ne sont pas immédiatement réclamés ou ne peuvent être utilisés.
Il y a un temps pour travailler et un temps pour se reposer, un temps pour manger et un temps pour s’abstenir de nourriture ; il y a des moments où l’on a besoin de soleil et d’autres moments où il est préférable de rester à l’ombre ; il y a des moments où il faut prendre de l’eau et d’autres où il faudrait s’en abstenir. Il y a des conditions et des circonstances où l’on ne peut digérer la nourriture, ni l’assimiler, et il faudrait alors ne pas en prendre ; etc.
Le contraire de tout cela n’est pas vrai.
A aucun moment le corps n’a besoin de mercure, ou ne peut l’utiliser ; il en va de même pour l’arsenic, la quinine, la pénicilline, ou autre poison. La position Hygiéniste est que les relations de l’organisme vivant avec son entourage ne sont pas radicalement changées par la maladie. Tout ce qui nous ait défavorable dans l’état de santé, nous est également défavorable dans l’état de maladie. Si une substance est un poison pour un Homme bien portant, c’est également un poison pour un Homme malade ; si elle produit la maladie chez l’homme sain, elle produira également la maladie chez l’être souffrant.
En ce qui concerne les soins aux malades, l’Hygiène Naturelle est l’utilisation, pour le recouvrement de la santé, des moyens qui conservent la santé. Comme il a déjà été dit, Celle-ci restaure la santé dans l’organisme malade par les mêmes moyens qui conservent et favorisent la santé chez l’être bien portant.
Définie de façon simple, notre position est celle-ci : dans l'état de maladie, seuls sont utiles à l’organisme les choses auxquelles l’organisme vivant est adapté de par sa constitution ; ces choses telles que celles qu’il peut s’approprier et dont il peut faire un usage constructif dans l’état de santé.
L’organisme malade n’est pas transformé au point que, alors qu’il a besoin de nourriture lorsqu’il est bien portant et que les poisons le rendent malade, il lui faille des poisons lorsqu’il est malade et qu’il se sente mieux grâce à eux.
Les distinctions qui existent entre les quelques substances et influences simples qui constituent la MATERIA HYGIENICA et l’immense étalage de substances complexes qui composent la MATERIA MEDICA sont radicales et ineffaçables.
Le fait de recouvrer la santé par des moyens qui l’entretiennent et la conservent, relève d’une excellente science.
Nul ne songerait à prescrire aux biens portants des doses quotidiennes de drogues utilisées pour prétendre GUÉRIR les malades, et ceci en vue de les voir conserver leur état de santé.
La santé par un mode de vie sain et le seul moyen sûr de produire et d’entretenir la santé. Seul ceci rentre dans les processus licites et méthodiques de la vie ; tout le reste se trouve en dehors des lois et de l’ordre de la nature, et finit par produire la maladie plutôt que la santé. L’effort qui vise à GUÉRIR la maladie — effort qui remonte à loin et qui est toujours (très) en vogue — au moyen de l’application et de l’administration de procédés ; de matériaux destructifs qui causent la maladie ; effort qui est basé, comme on sait, sur l’hypothèse erronée que l’organisme malade peut utiliser — comme si le besoin le définissait — des procédés et des substances dont il n’a pas besoin et qu’il ne peut utiliser dans l’état de santé, cet effort, donc, n’a que trop aveuglé les gens et a estropié, tué les malades.
Ce système tira son origine de l’effort primitif qui consistait à chasser les mauvais esprits. Il se poursuit dans l’effort moderne qui consiste à chasser les mauvais microbes et virus.
L’on ne pensait pas que la nourriture, l’eau, l’air, le soleil, le repos et le sommeil, la chaleur, l’exercice avaient qualité pour exorciser les démons malveillants que l’on s’imaginait attaquant le corps et produisant la maladie, ce qui explique les moyens violents qui étaient employés.
Il est infamant pour l’Homme civilisé que ces vieilles méthodes soient encore en vogue, en ce vingt-et-unième siècle, alors que tout Homme avisé et intelligent sait que ces mauvais esprits ne sont que les inventions de l’imagination primitive.
Le seul trait caractéristique spécial, en ce qui concerne l’utilisation des nécessités normales de la vie, dans l’état de maladie, consiste en l’adaptation spéciale aux besoins et capacités courants qui sont requis.
Les moyens Hygiénistes ne sont pas des CURES, des TRAITEMENTS ou des REMÈDES, et ils ne sont pas CURATIFS.
Ils appartiennent totalement au royaume de l’hygiène, dans la maladie autant que dans la santé. Leurs relations avec l’organisme vivant ne sont pas modifiées du fait que l’organisme est malade. Seul le pouvoir de l’organisme à les utiliser est affaibli. Ses besoins sont momentanément réduits ou modifiés, mais ils ne sont pas radicalement changés.
L’adaptation des moyens de L’HYGIÈNE aux besoins et capacités de l’organisme altéré constitue l’Hygiène Remédiant.
Lorsque nous nous trouvons en présence d’une condition qui réclame davantage de repos et moins d’exercice, nous avons un exemple très net de la nécessité d’adapter les besoins normaux de la vie aux besoins courants de l’organisme malade, et à ce qui lui est indispensable.
Il y a certaines conditions de vie où il est impossible de digérer et d’assimiler la nourriture. Par conséquent, dans de telles circonstances, au lieu d’insister pour que le malade ingère la nourriture « dont il a besoin » d’après une norme arbitraire, on devrait permettre au malade de s’abstenir de nourriture. Une telle période d’abstinence constitue ce qu’on appelle un repos physiologique, qui correspond à des « vacances » pour l'appareil digestif.
Si l’organisme est capable de digérer et d’assimiler de petites quantités de certaines sortes de nourriture, on peut lui donner ces dernières en rapport avec la capacité d’utilisation. Si les limitations courantes sont outrepassées, le malade est suralimenté et souffre en conséquence.
Au lieu d’administrer au malade une grande variété de substances qui engendrent la maladie (drogues/poisons) et qui sont bien connues comme engendrant la maladie chez les biens portants, l’Hygiène Naturelle adapte les besoins normaux de la vie aux besoins et capacités de la personne malade afin que les processus inhérents de guérison puissent se poursuivre, avec la plus grande efficacité.
Répétons-le : les matériaux et influences Hygiénistes ne sont pas des CURES ou des REMÈDES ; ce ne sont pas des « médicaments » ; ce ne sont pas non plus des accessoires et processus « thérapeutiques », mais bien les fondements essentiels de l’existence vivante.
Notre position, définie en peu de mots, est la suivante :TOUT CE QUE LA VIE UTILISE POUR CONSERVER UN ORGANISME SAIN, EN BONNE SANTÉ, EST LE SEUL MOYEN QUI PUISSE ÊTRE EMPLOYÉ, DE FAÇON LÉGITIME ET EFFICACE, POUR RENDRE A L’ORGANISME MALADE LA CAPACITÉ DE RECOUVRER LA SANTÉ.
Nous ne soutenons pas que ces moyens soient CURATIFS, mais qu’ils sont les accessoires normaux de la vie. Tout ce qui touche la guérison est accompli par l’organisme vivant :
c’est un processus biologique ou physiologique — ce dernier étant un processus vital — et qui n’est pas accompli par quelque chose d’externe ou d’étranger à l’organisme vivant.
Lorsqu’elles sont endommagées, les structures vivantes sont réparées grâce aux mêmes processus biologiques qui les ont fait naître au début. Lorsqu’elle est altérée, alors, la fonction vivante est ramenée à la normale par les mêmes moyens et par les mêmes processus biologiques qui l’avaient créée, au commencement.
A ce propos, il est indispensable que nous attirions l’attention sur le fait que, dans tous les efforts accomplis en vue de se remettre d’un état de santé altérée, il faille corriger ou supprimer toutes les causes d’altération de la santé. De même qu’il est impossible de dégriser un ivrogne alors qu’il continue à boire, et qu’il se dégrise automatiquement sans traitement ni remède lorsqu’il cesse de boire ; de même il est impossible de ramener un malade à la santé — quel que soit le traitement ou le remède employé — tant que la cause n’est pas supprimée.
Mais, ceci étant fait, le malade acquiert la santé, sans traitement ni REMÈDES.
Le plan HYGIÉNISTES qui vise à ramener la santé chez les malades est aussi simple et aussi couronné de succès que l’est le plan visant à conserver la santé chez les biens portants.
Il consiste, finalement, en ceci :
SUPPRIMER TOUTES LES CAUSES DE LA MALADIE, ET FOURNIR TOUTES LES CHOSES NÉCESSAIRES ET ESSENTIELLES A LA VIE NORMALE, EN RAPPORT AVEC
LES BESOINS ET LES CAPACITÉS COURANTS DE L’ORGANISME ALTÉRÈ.”
HERBERT M. Shelton.